fr
eng
fr
eng

FUNDBÜRO

Une proposition de Catherine Beaugrand
et Georges Pfruender

Contributeurs :

Nicolas Baduraux
Elsa Bouladoux
Gaëlle Cintré
Samuel Dématraz
Mwenya Kabwe
Cynthia Kros
Donna Kukama
Jyoti Mistry
Mathilde Penet
Nicolas Romarie
Paul Walther


En partenariat avec :

Poptronics

FUNDBÜRO est un projet collaboratif d'artistes et de chercheurs entre la France et l'Afrique du Sud - Lyon et Johannesburg.
L'enjeu de cette collaboration est de considérer comme essentiel ce qui semble être devenu dans une conception d'un monde global un simple détail résiduel: la distance réelle entre les lieux. Il ne s'agit pas d'une simple réduction à l'espace physique mais de tout ce qui sépare. Les connexions par les technologies de maîtrise de la distance (transports réels ou transports de données) ont développé les notions d'instantanéité, de temps réel et de co-présence oublieuses des discontinuités, des malentendus et des écarts intempestifs.

Un laboratoire flexible, housing retrieval

Fundbüro Lyon est une étape intermédiaire d'un projet de recherche, qui interroge les formats classiques de l'exposition et du workshop.

Cette proposition tente de rendre visible les méthodes et les recherches que nous menons de la manière qui soit la plus juste - à savoir dans la forme que nous donnons à voir mais aussi dans le processus individuel et collectif. Moment de travail en commun, Fundbüro Lyon permet de poursuivre, reconsidérer, réinterpréter un prototype pour un laboratoire flexible.

Un agencement collectif d'énonciation, soft subversion

Le principe collaboratif intervient à plusieurs niveaux: - dans la recherche théorique - dans la circulation/ migration des rôles: auteur, facilitateur, traducteur - dans les projets plastiques impliquant de manière fluide les différentes personnes de ce groupe de recherche. Félix Guattari a proposé le terme d'agencement collectif d'énonciations pour définir un mode de travail en réseau dans lequel les intersections, les adjacences, les rapprochements et les parallèles permettent de faire exister des représentations et d'intensifier des processus d'élucidation.
L'agencement d'énonciations dépasse la problématique du sujet individué toujours situé dans des ensembles et des espaces de négociation.
Désormais le terme réseau recouvre le monde numérique et les relations humaines indissociables dans une urbanité globale.

La production de la recherche, computing with/out computer

Depuis l'ère numérique, qu'est-il arrivé à l'art et à la poésie, à la plasticité et à la textualité, à la conception et à la réalisation ?

La notion de Digital Humanities a été introduite dans les années 40 pour traduire les bouleversements des sciences humaines au contact des technologies numériques. Quand ces disciplines prennent en compte le fait de conceptualiser et implémenter des recherches au travers des médias numériques, elles sont confrontées à des formats, des temporalités et des textualités préexistantes qu'elles ne peuvent ignorer.
Sans computation, le principe de recherche est centré essentiellement sur le contenu. Cette posture est déplacée par les outils numériques qui imposent des questions de formes. Les chercheurs sont contraints à une réflexion sur le médium de production et de diffusion de leurs travaux.

Matière à préoccupation, matter of concern

Dans ce processus de travail, nous souhaitons reposer la notion de matérialité en la distinguant de la physicalité.
La matérialité est une propriété toujours émergente. Elle se crée grâce aux interactions entre les caractéristiques physiques et les stratégies plus ou moins stables du sens et des interprétations.
Elle marque une jonction entre la réalité physique et les intentions.
Cette matière à préoccupation demande que nous pensions, hésitions, imaginions, prenions position dans cette co-évolution des humains et des techniques.


C.Beaugrand et G.Pfruender






FUNDBÜRO est un projet collaboratif d'artistes et de chercheurs entre la France et l'Afrique du Sud - Lyon et Johannesburg. L'enjeu de cette collaboration est de considérer comme essentiel ce qui semble être devenu dans une conception d'un monde global un simple détail résiduel: la distance réelle entre les lieux. Il ne s'agit pas d'une simple réduction à l'espace physique mais de tout ce qui sépare. Les connexions par les technologies de maîtrise de la distance (transports réels ou transports de données) ont développé les notions d'instantanéité, de temps réel et de co-présence oublieuses des discontinuités, des malentendus et des écarts intempestifs.

FUNDBÜRO déplace et rejoue deux pratiques vernaculaires, chopshopping et storytelling, en les considérant comme prototypes du glanage, de l'assemblage, du désassemblage et de la dissémination.
Dans le monde urbain des mégapoles, le terme "chopshopping " désigne initialement les activités de réassemblage de véhicules à partir de pièces détachées obtenues plus ou moins légalement, le plus souvent dans une économie de survie. Dans cette zone grise, un enchevêtrement d'histoires et de rumeurs entoure, précède et poursuit les re-conditionnements.
Ainsi, trouver, ramasser, récupérer ou recueillir sont des actions en vue de refaire qui engagent des opérations de stockage, de distribution, d'acquisition, d'échange. Quelle monnaie de transaction, quelle visibilité du lieu de fabrication, quelle légalité à partir d'un acte illégal ? Qu'est-ce qu'une reconstruction qui déplace autant l'information que son manque ?

FUNDBÜRO LYON désigne un moment et une intensité qui permettent aux différents protagonistes de se rencontrer dans un même lieu afin de reconsidérer les éléments conçus et produits depuis le début de leur collaboration. Les artistes-chercheurs d'origines et aires culturelles différentes sont eux-mêmes en transit comme les objets re-catégorisés dans les services publics d'objets trouvés, avec leurs histoires et leurs pratiques.

Ainsi, l'exposition et ses fluctuations in situ vont témoigner des travaux théoriques et plastiques permis par la distance - envois et acheminements postaux, traçabilité et temps réel des technologies numériques, objets plus ou moins bavards réalisés en prototypage rapide imaginés dans un lieu et produit dans un autre, interactions entre des approches urbaines réelles et fantasmées …

Des tables-rondes, des expérimentations et des performances simultanées entre Johannesburg et Lyon permettront d'activer et réactiver l'ensemble de ces assemblages.







            OPEN TO DOUBT